L'humidité des murs intérieurs de la maison doit être abordée avec le plus grand sérieux car elle favorise, entre autres effets indésirables, la prolifération de moisissures. Ces champignons sont préoccupants pour l'intégrité du bâtiment et extrêmement dangereux pour la santé des occupants.
Humidité des murs intérieurs : poser le bon diagnostic
Les traitements diffèrent selon le processus de formation de l'humidité. Au risque d'échec, de récidive rapide ou, plus grave, d'empirer le mal, il est donc impératif de définir avant toute intervention, l'origine précise de la présence d'humidité.
Des taches noires à la perte d'efficacité des isolations, les conséquences sur la structure du bâtiment et/ou le revêtement mural sont multiples et peuvent se cumuler.
Ce phénomène apparaît dans près de 40 % de nos habitations. Il n'est pas le fruit d'un hasard, mais la conséquence d'un défaut de mise en œuvre ou de qualité des matériaux de construction.
Les remontées capillaires
Ce type de diffusion de l'humidité est fréquent et souvent dévastateur car lorsqu'il devient visible, le mal est fait. Il concerne les murs porteurs et (plus rarement) les cloisons. Se jouant de la pesanteur, l'eau contenue naturellement dans le sol est littéralement aspirée dans le mur, comme dans une éponge. Selon la nature des sols, ce phénomène peut persister pendant la saison sèche.
On reconnaît aisément les remontées capillaires par la trace horizontale nette et ondulante délimitant partie humide et partie sèche. Elle peut, selon le degré d'humidité du sol et la porosité des matériaux, se situer à plusieurs mètres du sol, contaminant murs et plafonds sur plusieurs étages.
Il existe plusieurs solutions pour traiter les remontées capillaires.
Les arases horizontales étanches
Les arases horizontales étanches sont souvent constituées d'un feutre bitumeux étalé à la base du mur. Cette technique doit être prévue avant l'élévation du mur.
Attention : un défaut de continuité de cet écran peut, toutefois, être à l'origine de remontées modérées.
L'injection de résine hydrophobe
L'injection de résine hydrophobe correspond à une variante de la solution précédente, applicable aux murs anciens. On injecte sous basse pression, par des trous percés à la base du mur, une micro-émulsion qui bouche les pores sur toute son épaisseur.
À noter : la barrière étanche ainsi obtenue, efficace pendant de longues durées (± 20 ans), est mieux adaptée aux murs pleins. Elle peut toutefois les fragiliser.
Les siphons atmosphériques
Il s'agit de petits « ventilateurs statiques » en tubes de terre cuite ou de matières synthétiques disposés transversalement dans 3/4 de l'épaisseur du mur, au-dessus de la zone à assécher.
Attention : cette solution peu onéreuse doit être associée à un système de drainage performant.
Assèchement électronique
Dans un mur poreux saturé d'humidité et soumis à un faible courant électrique, l'eau migre de l'anode vers la cathode (électro-osmose). Pour pérenniser la protection, les pores sont bouchés, par électrophorèse (cristallisation).
Bon à savoir : bien que séduisants et ingénieux, ces dispositifs ne font pas encore l'unanimité dans les milieux professionnels.
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Les infiltrations d'eau par la façade
Les infiltrations par la façade proviennent essentiellement d'un défaut d'étanchéité de la toiture, de gouttières bouchées ou de la porosité du revêtement extérieur. Ces fuites sont rapidement repérables par des traces d'humidité, des fissures, des moisissures localisées et de larges auréoles. Elles apparaissent avec les intempéries et sèchent par temps sec.
La résolution de l'un et l'autre de ces problèmes offre peu de difficultés techniques :
- remise en état de la couverture ;
- projection d'un produit hydrofuge sur la façade extérieure (travaux accessibles à un bon bricoleur) ;
- application de peinture anti-humidité à l'intérieur (après traitement et séchage complet).
La condensation
Lorsque le taux d'humidité relative (HR) d'une pièce augmente anormalement (> 70 %) ou en présence de parois mal isolées, l'eau se condense en fines gouttelettes sur les murs, portes et fenêtres. Cette imprégnation, permanente pendant la saison froide, est auto-entretenue par l'activité domestique. De larges taches noires de moisissures, rendent les habitations insalubres.
On reconnaît la condensation à la formation de buée ou de ruissellements sur les vitres et autres surfaces lisses froides. Parfois des silhouettes géométriques se dessinent sur les murs (fantômes de ponts thermiques).
À noter : souvent, la condensation disparaît définitivement avec l'installation d'une ventilation performante dans chaque pièce (idéalement VMC). Si le phénomène persiste, il sera nécessaire de prévoir des travaux d'isolation (doublage des murs extérieurs et vitrages multiples).
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Le déshumidificateur
Le déshumidificateur ne peut être qu'une réponse limitée à des infiltrations temporaires ou aux condensations de très faible ampleur. En effet, ce dispositif ne s'attaque qu'aux symptômes du mal (assèchement relatif de l'air ambiant), mais en aucun cas à sa cause. Les murs restent donc toujours humides, alimentant sans cesse cette pompe à la manière d'un puits sans fond. Les coûts en consommable deviennent vite dissuasifs.
Prix des traitements contre l'humidité des murs
Le traitement de l'humidité d'un mur intérieur n'est pas forcément très onéreux puisqu'il suffit parfois d'un film hydrofuge ou d'aérations efficaces et permanentes :
- entre 1,50 et 3 € TTC par m², pour hydrofuger soi-même une façade ;
- entre 450 et 600 € TTC, pour une VMC, installation comprise.
Le traitement des remontées capillaires peut s'avérer plus lourd :
- entre 120 et 180 € TTC par ml, pour l'injection de résine Silane-Siloxane ;
- jusqu'à plusieurs milliers d'euros, pour un drainage dans les règles de l'art.
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