En matière d’humidité, les sous-sols sont les locaux de tous les risques. Pourtant, les conséquences doivent être relativisées selon l'affectation de chacun. Il convient de faire précisément le point de la situation avant de se lancer dans des travaux longs et coûteux.
L’humidité du sous-sol dans une maison neuve
Lors de la réception d’un local neuf, aucune trace d’humidité ne doit être tolérée sur la face intérieure d’un sous-sol habitable (pour des raisons évidentes de salubrité et de santé). Dans le DTU, les locaux de service (garage, cave, buanderie, chaufferie, etc.) sont classés par défaut en 2° catégories, c’est-à-dire que « des infiltrations limitées peuvent être acceptées par le maître d'ouvrage ».
Afin d’éviter toute contestation ultérieure, il est indispensable de définir clairement, entre le constructeur et son client, la destination des locaux (ou le degré d’humidité acceptable), avant le début des travaux.
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L’humidité des sous-sols dans un bâtiment existant
Pour les bâtiments existants, les choses vont différemment ! Il n’est plus question de recherche de responsabilités (sauf cas prévu au contrat de construction d’une maison récente), mais de remédier au problème. Pour un traitement efficace et pérenne, il est indispensable de trouver l’origine des infiltrations.
Elle peut être de trois natures.
Condensation
La condensation est celle de la vapeur provoquée par l’occupation des lieux (respiration, cuisine, buanderies, etc.). Les solutions satisfaisantes consistent à installer une bonne ventilation (VMC) et/ou l’isolation thermique des parois froides.
Fuites d'eau
Les fuites d’eau peuvent par exemple provenir d’une tuyauterie encastrée. Là, pas d’hésitation, elles sont du ressort du plombier qui possède les instruments pour les localiser précisément (souvent loin du point de ruissellement de l’eau).
Humidité provenant de l'extérieur
L'humidité provenant de l’extérieur se traduit par des suintements à travers la maçonnerie par fissures ou microfissures, infiltrations par porosité des matériaux, remontées d’eau par capillarité...).
À ce stade, les choses se compliquent. Travaux lourds et onéreux en vue, car il est toujours préférable de traiter la face extérieure du mur (la résistance mécanique d'un matériau diminue lorsque le taux d'humidité augmente). Lorsque cela n’est pas possible, notamment en zone urbaine, il faut se résoudre à tenter d’enrayer le phénomène par l’intérieur.
Humidité en sous-sol : traiter par l'intérieur ou par l'extérieur ?
Les fuites légères peuvent être colmatées de l’intérieur
En cas d’infiltrations généralisées, la solution la plus efficace consiste à rendre le mur étanche (cuvelage). Deux solutions existent.
La première consiste à, après décapage, recouvrir d’un enduit hydrofuge toute la surface du mur, voire de tous les murs, du plafond et du sol. Appliquer ensuite un enduit de finition au mortier de ciment qui protégera utilement l’ensemble.
Mais en présence d’un mur plein, comme un mur de pierre, l’injection d’une résine hydrophobe (Silane-Siloxane), semble la meilleure option. Très efficace contre les remontées capillaires, elle protège le matériau dans la masse.
En cas de traces d’humidité localisées ou d’humidité relative permanente de la pièce supérieure à 70 %, posez un revêtement imperméable sur tasseaux ventilés, appliquez une peinture anti-humidité (de nombreux produits laissent respirer le mur) et installez, le temps du colmatage des porosités, un dispositif d’assèchement électro-osmotique.
Bon à savoir : il existe également un système d’assèchement électronique, générant un contrechamp électromagnétique, mais son efficacité est loin d’être avérée.
Les fuites massives de ruissellement supposent un traitement extérieur
Dans une telle situation, les expédients ne suffisent plus, il faut impérativement élever une barrière étanche entre le mur et son environnement extérieur. Méthodologie en 7 étapes :
- Décaissage des murs enterrés (jusqu’aux fondations).
- Mise à nu du corps de mur jusqu’à 20 cm au-dessus du sol (décapage des enduits et des couches de finition, même saines).
- Injection de résine à la base du mur (pour bloquer les remontées capillaires).
- Élargissement des éventuelles fissures et masticage.
- Confection d'un rejingot entre murs et fondations.
- Application multicouche d’étanchéité :
- enduit de mortier de ciment hydrofugé (obligatoire) ;
- revêtement d’étanchéité ;
- nappe à excroissance.
- Pose de drainages horizontaux et verticaux.
Appliquée sans rupture, cette solution garantit la salubrité des locaux et protège le mur porteur des dégradations profondes.
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Prix des travaux anti-humidité sous-sol
Les montants de travaux d’assèchement des parois du sous-sol varient fortement en fonction de la nature des travaux et de la surface à traiter :
- quelques dizaines d’euros pour 2 couches de peinture hydrofuge en intérieur ;
- quelques centaines d'euros pour un traitement par injection ;
- quelques milliers d’euros, pour un traitement par l’extérieur.
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